Stratégie automobile

Publié le par UNSA

 

Le message est entendu : PSA Peugeot-Citroën s’engage à ne pas fermer d’usines en France d’ici 2016, à la condition d’un accord avec les salariés, qui sera relativement difficile à obtenir tant les tensions depuis la rentrée sont fortes dans les usines du groupe. Quelques heures plus tard, Les Échos annoncent que la nouvelle Opel Zafira sera probablement construite dans une usine française de PSA. En échange la Citroën C3 Picasso sera produite en Espagne dans une usine GM. Ces annonces permettent de comprendre l’avenir des usines automobiles en Europe.

 

Le PDG de Volkswagen, en marge du Salon de Francfort, a eu une phrase-choc estimant que 10 usines automobiles doivent fermer à terme. Un surplus qui explique un profond changement dans les mentalités des constructeurs depuis quelques années. Aujourd’hui, une usine n’est plus l’intégrale propriété d’une marque. Elle peut produire d’autres voitures, d’autres constructeurs. Cela marque la fin des accords techniques entre groupes automobiles qui débouchaient souvent sur la construction d’une usine (voir Toyota et PSA en République tchèque, par exemple). Désormais, chacun propose ses propres usines dans les accords. Ce qui entrouvre des perspectives nettement plus intéressantes pour l’emploi notamment.

 

Renault a ouvert la voie avec son accord avec le groupe Daimler, qui permettra de fabriquer en France des Mercedes-Benz, dans une usine Renault. Toutefois, l’accord prend du temps à se mettre en place, tout comme l’annonce de la production de la prochaine Nissan Micra dans l’hexagone. Mais, l’idée fait son chemin chez PSA qui estime que cela pourrait être une bonne idée dans ses négociations avec GM et Dongfeng.

Actuellement, PSA dispose 6 unités de productions : Sochaux (capacité de 280 à 380.000 voitures par an), Mulhouse (190.000 à 230.000 unités), Poissy (240 à 270.000 unités), Rennes (100 à 150.000 unités), Sevelnord (70 à 100.000 unités) et Aulnay qui sera fermée en 2014. L’avenir de Rennes est en question, mais elle pourrait produire à terme la prochaine génération de l’Opel Zafira (fabriquée dans l’usine allemande de Bochum, qui fermera d’ici 18 mois, à 105.000 unités par an). Les échanges avec son partenaire américain tournent désormais autour de cette redistribution des cartes sur les unités de production et des plates-formes. En cela, l’usine de Slovaquie de Trnava intéresse beaucoup Général Motors. Elle est destinée à devenir la plus importante du groupe PSA, grâce à un investissement de GM qui envisage d’y produire sa prochaine génération de Corsa.


Aussi, l’idée du constructeur français, à terme et de produire pour le marché occidental la prochaine génération de Dongfeng, ce groupe chinois qui s’est rapproché de PSA dernièrement et qui est considéré comme stratégique pour l’avenir. L’accord avec GM ne concernant que l’Europe, rien n’empêche le groupe français de continuer sa stratégie en Chine de manière agressive. Désormais, au-delà des simples accords techniques autour des voitures, PSA met sur la table des négociations ses usines pour produire des véhicules communs. Peugeot-Citroën a annoncé qu’ils ne produiront en France qu’un million de voitures environ. Mais les usines construiront plus de voitures, d’autres constructeurs. La fin d’une ère et une inspiration du modèle chinois. En effet, les constructeurs de l’Empire du Milieu, en plus de produire leurs propres voitures, construisent via des joint-ventures des voitures d’autres constructeurs et multiplient même les alliances, afin de faire tourner les usines. Ce modèle pourrait être celui que Renault et PSA utiliseront à moyen terme pour continuer d’exister

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